ENTRE LOIRE ET OCEANE
2010 > 2011


Installation dans le Forum du Quai à Angers et Happening sur le Pont de Pruniers à Bouchemaine, 2011
Scénographie : Olivier Déportes


Sponsorship : Bourse Mécène et Loire avec le mécénat de compétence complémentaire de Marty Sports, Atmosphère, Rousseau SAS, l’AFPI, MDL, les vitrines Andegave et Martin Rondeau



Au carrefour du Centre, de la région parisienne et de la côte Atlantique, l’Anjou occupe une position stratégique favorisant son développement. Son activité économique diversifiée et dynamique transforme son paysage et induit une mutation constante de ses territoires. Agriculture, industries et commerces se modernisent ; villes, espaces de loisirs et voies de communication se renouvellent ; le paysage est un work in progress, un espace de tensions que l’homme tente constamment de se réapproprier.

Lauréat de la Bourse de la Fondation d’Entreprise Mécène et Loire, le projet « Entre Loire et Océane » se déroule le long d’un axe de circulation « historique », la Loire, et de sa parallèle « contemporaine », l’autoroute A85/Océane. En suivant cet entre-deux temporel au travers d’un entre-deux géographique, l’Anjou se retrouve découpé d’est en ouest sur une bande d’environ 100 km de long et 20 km de large associant les deux voies de communication et de développement du département.

L’installation «Entre Loire et Océane» présentée dans le Forum des arts vivants de l’EPCC Le Quai est le projet initial lauréat de la Bourse Mécène et Loire. L’oeuvre a été déployée dans cet espace d’ex¬ception du 4 novembre au 18 décembre 2011.

Le dispositif propose un cheminement entre la Loire et l’autoroute A85 / Océane. Incarnation de ces voies de communication et de développement, deux lames de 35 mètres de long par 6 mètres de larges supportent 26 photographies - réparties en 13 diptyques - dont la taille et l’inclinaison évoluent au fil du parcours.

Présentées à 90° et en format monumental, les pre¬mières images d’espaces industriels laissent petit à petit place à des vues de territoires toujours plus abstraits et déshumanisés, dont le sens semble dé¬finitivement nous échapper dans la réduction des tirages et la mise à distance vers le sol. Au travers de nombreux symbolismes et d’un travail minutieux sur l’échelle, l’installation questionne les liens entre sujet et médium ainsi qu’entre objet et espace, et offre au spectateur un voyage singulier où le champ de vision effectue un véritable «décollage».

Cette oeuvre, pensée et conçue comme une entité unique, vit également dans l’espace du Quai au rythme des changements de lumières. Éclairée par deux chapes lumineuses distinctes, chaude pour la lame de la Loire et froide pour celle de l’Océane, le Forum et les photographies se transforment au fur et à mesure que la nuit tombe. Les couleurs évo¬luent, des détails surgissent, un jeu de reflets infinis apparaît sur les vitres, et le spectateur se retrouve happé dans un monde sans repère, aspiré par la perspective fuyante de l’installation.





HAPPENING SUR LE PONT DE PRUNIERS, BOUCHEMAINE

L’happening organisé sur le pont de Pruniers (Bouchemaine) pendant les journées du patrimoine est une carte blanche offerte par la Fon¬dation Mécène et Loire afin de proposer un événement éphémère ex¬ceptionnel autour de la Bourse et du projet «Entre Loire et Océane». Cette exposition a pu voir le jour grâce à un formidable mécénat de compétences.

Contrairement à l’installation du Quai, qui existe en toute autonomie par rapport à l’espace dans lequel elle est présentée, le dispositif mis en place sur le pont de Pruniers s’inspire entièrement du lieu, de son histoire, de ses matières et de sa structure. Emblématique pour le département - il permit la libération d’Angers en 1945 - le pont est également tout un symbole vis-à-vis de mon étude de l’occupation du territoire et des liens politiques et économiques à l’oeuvre dans les paysages.

Avec le scénographe Oliver Desportes, nous avons utilisé la géométrie existante pour créer un jeu de cadres et de formes faisant écho aux images du corpus «Entre Loire et Océane». 26 photographie, réparties en diptyques ou triptyques qui jouent aussi bien sur les lieux que sur le temps, ponctuent ainsi la traversée piétonne des 150 mètres de l’ou¬vrage d’art. En surplombant la Maine, les images se confondent avec le paysage extérieur, créant des prolongements inattendus, obligeant des regards nouveaux.

Pour se lier aux armatures métalliques, la scénographie impose aux photographies une rotation à plus ou moins 45°. Ce mouvement dans l’espace permet d’une part de questionner les capacités du médium photographique à retranscrire le réel, et d’autre part de questionner des lieux pour lesquels le sens semble faire terriblement défaut, quels que soient le point de vue ou la façon dont on les observe.