Kuala Lumpur, les disparités autoritaires
Kuala Lumpur, The authoritarian disparities
2010

Au centre de l’Asie du sud-est, Kuala Lumpur connaît depuis trente ans une évolution fulgurante de son économie, sa population, ses infrastructures et ses territoires. Comme prise de vitesse, la world-class-city est un work-in-progress géant qui semble souvent échapper à ses propres habitants, à ce que Baudrillard nommait « la dialectique du sens ». Lors d’un premier séjour en 2008, la capitale malaise m’avait captivé par sa totalité et son immanence, m’avait touché par ses contrastes et ses disparités. Perdue dans un constant brouillard oppressant et surnaturel, Kuala Lumpur séduit autant qu’elle effraie, passionne autant qu’elle repousse : radicale et hypertélique, elle illustre par ses problématiques et leur convergence le spectacle fascinant du chaos du monde.
In the middle of south-west Asia, Kuala Lumpur has experienced for the last 30 years express evolving in its economy, population, infrastructures and territories. Overtaken, the world-class-city has become a giant work-in-progress, that point seems missed by its own inhabitants, by what Baudrillard called “la dialectique du sens”. In 2008, during my first trip, the Malaysian capital had captivated me by its totality and immanency; it had affected me by its contrasts and disparities. Lost in a constant oppressive and supernatural fog, Kuala Lumpur seduces as much as it scares, fascinates as much as it repulses: radical and hypertelic, it exemplify through its problems and their convergence, the mesmerizing show of the world chaos.

Que retenir alors de cette ville alpha et comment le formaliser ? Dans la continuité de mes travaux précédents, «les disparités autoritaires» se focalise sur les liens et usages qu’entretiennent les populations avec leur environnement. Ainsi ce travail se focalise-t-il sur deux notions aussi prégnantes dans mes projets qu’essentielles et indissociables dans la recherche d’une «définition» de cette mégalopole : l’identité et l’expansion. Dans un pays qui, à l’instar des états européens, se trouve perturbé par les questions d’identité nationale, Kuala Lumpur est aujourd’hui le théâtre d’une rupture entre une population multiculturelle profondément attachée à ses origines et une politique d’expansion et de globalisation sauvage. C’est cette cohabitation fatale que «les disparités autoritaires» tente de retranscrire.
What can people remind of this alpha city and how to theorized it? In the direct line of my previous work, “the authoritarian disparities” focuses on the connections and practices that the population has with its environment. In a country, like European ones, disturbed by its national identity issues, Kuala Lumpur is today the scene of a true split between a multicultural population, deeply connected to its origins and a wild development and globalization policy. This work is focusing on two concepts, as pervasively present in my researches as essential and inseparable from the quest of this megalopolis definition: the identity and the expansion. This is the fatal cohabitation the “the authoritarian disparities” is trying to transcribe.